vendredi 12 juin 2015

REAL HUMANS, TRUE DETECTIVE et ACOUPHÈNES


Les dimanche soirs, j’écoute la radio à l’atelier et passe à 20 h de France Culture à France Inter pour suivre votre émission Le masque et la plume.
Ce 7 juin j’entends un critique reprendre un autre critique sur l’expression un peu admiratif arguant qu’on est ou n’est pas admiratif, que l’admiration ne peut être minorée ; j’acquiesce et en profite pour vous demander de régler un problème de ce genre lié cette fois à un adjectif qui se voudrait superlatif.

Il s’agit du qualificatif : vrai appliqué sous toutes ses formes à tous les noms communs du dictionnaire, toutes les 10 minutes dans toutes les émissions culturelles, politiques ou de divertissement. Vrai livre, vrai artiste, vraie amitié, vraie sincérité, vrai mensonge...vrai auteur, vraie fiction, vrai roman, vrai ton, vrai pain.
 Il s’applique sans distinction aux hommes, femmes, projets, créations, œuvres, produits alimentaires, sentiments ...
 Certains filous louvoient plaçant ce qualificatif entre deux virgules après le substantif, ainsi : la littérature, la vraie, ou le déguisent usant de synonymes : un véritable écrivain.

Je l’attends, je le redoute, il surgit comme un mistigri que vous nous refilez de bouche à oreille. Dessinant, le craignant, l’oubliant puis l’entendant de nouveau je sursaute et fait un pâté sur le travail en cours.

J’aurai pu écrire au médiateur, il m’aurait démontré :
1.Courbes de fréquence d’usage du mot à l’appui, par A plus B, que j’ai tort.
2.La nécessité de ce qualificatif aujourd’hui : « À l’époque où la guerre à la finance a été déclarée, où Rambo alias Sylvester Stallone expose au musée d’art contemporain de Nice le terme vrai devient indispensable pour préciser la sincérité des déclarations, l’authenticité des artistes. »
En conclusion très gentiment Mr le médiateur m’aurait conseillé de vérifier mon audition. Je serai peut-être victime d’acouphènes.

Ok.
  Mais que penser alors des auteurs, des créations qui par miracle échappent à ce qualificatif ? S’agit-il de promotions de complaisance, d’invités fictifs, de faux livres ?
Me suis-je procuré ce livre dans une vraie librairie ? Aurai-je payé avec des billets de Monopoly ? Suis-je victime d’hallucinations devant ma bibliothèque croyant y voir des livres alors qu’il s’agit juste de piles d’ouvrages d’une centaine de pages édités, imprimés, reliés sous couverture souple ou cartonnée ?

Qu’en est-il de ce film que j’ai cru voir dans une salle de ciné ? Rassurez moi par vos critiques, était-il vrai ?

Et me suis-je vraiment déplacée ?

FAITES PASSER LE MOT ...de mode s’entend.

Lettre au Masque et la plume, le 7 juin 2015.




 

Aucun commentaire: